S'installer en Suisse : Tout savoir sur le marché de l'emploi
La Suisse est réputée pour son taux de chômage bas, ses opportunités de travail ouvertes aux étrangers, et ses salaires attractifs. Mais qu’en est-il en réalité ? Entre demande de main d'œuvre croissante, recherche de profils qualifiés, essor des secteurs technologiques, informatiques et énergies renouvelables, la Suisse attire les travailleurs des quatre coins du monde. Alors, quel horizon pour les expatriés en 2025 ? Nous faisons le point sur le marché du travail en Suisse.
Aperçu général du marché du travail en Suisse
Taux de chômage et évolution récente
Entre novembre et décembre 2024, le nombre de chômeurs en Suisse a augmenté de 7,6 %, atteignant 130’293 personnes sans emploi, et de 21,9 % entre décembre 2023 et décembre 2024. Les jeunes (entre 15 et 24 ans) sont également concernés, avec un total de 2’261 chômeurs en décembre 2024 (+2,9 % entre novembre et décembre) et jusqu’à 2’362 personnes plus âgées entre 50 et 64 ans pour la même période, avec une hausse de +7 %.
Selon le BIT (Bureau international du travail), le taux de chômage en Suisse atteindrait 4,7 % en 2026 contre 4,3 %, soit une hausse de 0,4 % en regard de l’année 2025. En ce mois de janvier 2025, selon le dernier rapport du SECO, le taux de chômeurs inscrits en Suisse est de 2,4 %. Attention à ne pas confondre taux de chômage et taux de chômeurs inscrits.
Croissance de la population active
Outre l’augmentation du taux de chômage, la croissance économique contrebalance les chiffres attendus. En effet, le KOF s’attend à une croissance de la population active modérée entre 2025 et 2026 : +1,3 % attendu en 2025 contre +5,3 % fin 2021 en post-pandémie de COVID-19.
Du côté de la création d’emploi, celle-ci devrait également rester globalement stable, avec une croissance de l’emploi de +1,1 % attendu en 2026 selon le KOF.
Secteurs porteurs et opportunités d'emploi
Secteurs en forte demande
Même si la Suisse attire de nombreux travailleurs, elle doit faire face à certains secteurs en forte demande de main-d'œuvre, en raison de pénuries de plus en plus importantes.
Parmi elles, on trouve notamment les professionnels de santé et en particulier les infirmiers, les médecins, et les spécialistes de soins à domicile.
À l’heure où l’intelligence artificielle prend de l’ampleur, les technologies de l’information, communément appelées IT, présentent un besoin urgent de travailleurs qualifiés dans de nombreux domaines comme la cybersécurité, la data science ou le développement de logiciels.
Aux autres secteurs en forte demande, on retrouve également le domaine de la finance (fiscalité, gestion de patrimoine) et les énergies renouvelables (transition écologique, développement éolien et solaire).
Bien que ces pénuries affectent la Suisse, il s’agit d’opportunités intéressantes dans le marché du travail pour les expatriés souhaitant s’installer sur le territoire helvète.
Prévisions d'embauche par secteur
Ainsi, en raison des différentes pénuries qui touchent la Suisse, les perspectives d’emploi dans ces différents secteurs sont en forte augmentation. On estime à +46% le taux d’embauche dans les services de la communication ; +54 % dans le secteur de la finance et de l’immobilier ; et près de +62 % pour le domaine des technologies de l’information.
Concernant le domaine de la santé, selon plusieurs ONG et syndicats, la Suisse aura besoin de 15 900 infirmier(e)s supplémentaires d'ici 2029.
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Salaires en Suisse : ce qu'il faut savoir
Salaires moyens par secteur et niveau de qualification
Le salaire varie en fonction du domaine d'activité et du niveau de qualification de l’employé. Ainsi, les postes dits “qualifiés” proposeront un salaire plus élevé que les postes dits “non qualifiés”. Par exemple, les cadres moyens, les cadres supérieurs, les experts, bénéficieront d’un salaire entre 4'825 et 16’821 francs suisses, et autour de 11’665 francs suisses mensuels en moyenne pour les postes les plus qualifiés, tout secteur confondu.
Pour les secteurs et postes considérés comme moins qualifiés (en hôtellerie-restauration, par exemple), il faut compter en moyenne entre 3'559 et 6'217 francs suisses mensuels.
Les secteurs des finances, l’industrie pharmaceutique, le monde des assurances et l’industrie du tabac restent parmi les domaines les plus rémunérateurs, car ils demandent du personnel qualifié et des profils spécialisés.
Particularités du système salarial suisse
La Suisse, à l’échelle nationale, ne possède pas le salaire minimum (SMIC), bien qu’un référendum ait été proposé en 2014 pour en fixer un. Le montant des salaires est donc défini par le canton du lieu de travail. Certains cantons ayant d’ailleurs un salaire minimum, appliqué selon la Convention Collective de Travail (CCT) de l’entreprise. Le salaire cantonal est défini en fonction du secteur d’activité, de l’expertise de l’employé, mais aussi du coût de la vie et du taux de concentration des grandes entreprises dans certaines régions (comme Genève par exemple, qui est le siège de grandes entreprises de la finance).
Le salaire minimum en Suisse est d’en moyenne 21 francs de l’heure (environ 20 euros), évidemment variable selon les différents critères évoqués ci-dessus.
Diplômes étrangers et reconnaissance en Suisse
Procédure de reconnaissance des diplômes français
Les diplômes français doivent faire l’objet d’une reconnaissance. Il s’agit d’une procédure nécessaire pour vous permettre de faire valider vos différents diplômes et formations en Suisse et ainsi pouvoir postuler, puis travailler en Suisse. Pour cela, il suffit de :
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se rendre sur le site officiel de reconnaissance pour saisir une nouvelle demande ;
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compléter les informations concernant vos qualifications, formations et expériences professionnelles ;
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déposer les documents demandés :
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un passeport / une carte d'identité
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les différentes qualifications demandées pour une reconnaissance
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et une traduction officielle des qualifications si celles-ci sont dans une autre langue que le français, l’allemand, l’italien ou l’anglais.
Une fois votre demande validée, l’autorité compétente (le SEFRI : Secrétariat d'État à la Formation, à la Recherche et à l'Innovation) étudie et compare les qualifications étrangères aux diplômes et formations suisses.
Évaluation et attestation de niveau
Toutefois, il est possible que vous n’ayez pas besoin de faire reconnaître vos diplômes (dans le cas où ceux-ci sont comparables et/ou équivalents aux diplômes suisses), ou que le poste pour lequel vous souhaitez postuler en Suisse n’en requiert pas. Dans ce cas, vous n’avez pas besoin de reconnaissance officielle : vous pouvez demander une évaluation de vos acquis, ou une attestation de niveau pour faire valider votre diplôme.
Notez que ces différentes démarches administratives sont payantes (frais de traitement) :
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CHF 550 pour une reconnaissance ;
-
CHF 150 pour une attestation de niveau.
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Conditions de travail en Suisse
Durée légale du travail et horaires usuels
La durée légale de travail en Suisse diffère de celle de la France. Alors que dans l’Hexagone la durée de travail hebdomadaire se situe entre 35 et 37,5 heures, la Suisse affiche 41,7 heures par semaine. Cependant, la plupart du temps, la rémunération suisse est fixée à 13 salaires par an (12 salaires + un 13e mois) tout comme en France.
Particularités culturelles du milieu professionnel suisse
Il existe quelques particularités culturelles dans la vie quotidienne en Suisse, mais également dans le monde professionnel. En effet, alors qu’en France les valeurs individuelles peuvent être mises en avant (investissement personnel, challenge, initiatives individuelles), la Suisse prône davantage la dimension collective. En effet, le travail en communauté est valorisé dans le monde professionnel suisse, avec une notion de force, de durabilité, d’effort collectif et de confiance mutuelle.
Conseils pratiques pour les chercheurs d'emploi en Suisse
Adapter son CV et sa lettre de motivation au marché suisse
À l’image des particularités culturelles professionnelles, le CV a lui aussi quelques différences notables avec notre CV français. En effet, là où la France préfère un CV court et résumé, les Suisses valorisent les CV plus longs, détaillés, en corrélation avec le profil du candidat et ses compétences. Pas question de faire l’impasse sur un titre accrocheur, et encore moins sur les langues pratiquées, et les intérêts personnels (loisirs, passion, sport, voyages, bénévolat) du candidat. Le CV suisse peut également contenir des références : il s’agit des coordonnées d'anciens employeurs qui permettent à votre nouvel employeur de les contacter pour avoir un retour professionnel de votre travail. Il vaut donc mieux les sélectionner avec soin !
Utiliser les réseaux sociaux professionnels efficacement
Utiliser les réseaux sociaux professionnels est dans l’ère du temps, et d’autant plus si vous souhaitez travailler en Suisse. Il est de coutume désormais pour un employeur de consulter les profils professionnels de ses candidats, notamment LinkedIn, pour en apprendre davantage. Par ailleurs, un bon réseau offre des opportunités de travail intéressantes, et permet aussi de créer du lien avec vos futurs collègues ou d’en apprendre plus sur l’entreprise que vous convoitez.
Comprendre les permis de travail et les démarches administratives
Maintenant que vous savez tout sur le marché du travail en Suisse, il est temps de faire le point sur la partie pratique du travail en Suisse pour les expatriés. Pour se rendre en Suisse et y travailler, et encore plus pour s'y installer, vous aurez besoin d’un permis de travail / de séjour. Il en existe plusieurs, selon votre situation :
Type de Permis | Pour qui ? | Validité / Renouvellement | Conditions d’attribution |
---|---|---|---|
Permis B : Autorisation de long séjour |
- ressortissants de l’Union européenne ou AELE - qui ont un emploi en Suisse - et qui souhaitent habiter en Suisse |
5 ans, renouvelable |
Avoir un contrat de travail (ou promesse d’embauche) d’une durée de 12 mois minimum |
Permis C : Autorisation d’établissement |
- ressortissants de l’Union européenne ou AELE - qui ont un emploi en Suisse - et qui résident en Suisse |
Permanente |
Avoir séjourné (avec ou sans activité professionnelle) en Suisse au moins 5 ans. |
Permis L : Autorisation de courte durée |
- ressortissants de l’Union européenne ou AELE - qui ont un emploi en Suisse ou non - et qui souhaitent séjourner moins de 12 mois en Suisse |
Validité fixée par le contrat de travail, mais ne pouvant dépasser 12 mois Renouvellement possible sans restriction ni obligation de quitter la Suisse |
Avoir un contrat de travail (ou promesse d’embauche) d’une durée de 4 mois minimum |
Permis G : Frontaliers |
Travailleurs de l’Union européenne qui habitent dans un pays de l’Union européenne (le plus souvent France, Allemagne, Autriche, Italie) |
5 ans ou pour les contrats de moins d’un an, autorisation en fonction de la durée du contrat de travail |
Avoir un contrat de travail (ou une promesse d'embauche) Les travailleurs frontaliers doivent rentrer chez eux au minimum une fois par semaine (pas de résidence en Suisse) |
Vous voilà désormais incollable sur le marché du travail en Suisse, les démarches à effectuer pour la reconnaissance de vos qualifications, et les astuces pour une expatriation sans surprise. Si vous êtes prêt à vous lancer dans le grand bain helvète, n’omettez pas de vous renseigner sur le système de prévoyance suisse et les différentes assurances obligatoires. Restez connecté sur notre blog pour être accompagné au mieux dans vos futures démarches vers la Suisse !
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