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Assurance complémentaire accident (LAAC) : protégez votre activité et vos salariés

03 Jun 2025
Entreprise
9 min.

La Suisse enregistre chaque année plus de 900 000 accidents professionnels et non professionnels déclarés auprès des assureurs-accidents, un volume qui reste élevé malgré le renforcement des mesures de prévention. Derrière ce chiffre se cachent des arrêts de travail prolongés, des frais médicaux parfois lourds ainsi qu’un impact direct sur les finances et la réputation des entreprises.

Si l’assurance-accidents obligatoire (LAA) offre déjà un socle de protection, elle se limite à 80 % du revenu assuré, versés seulement à partir du troisième jour d’incapacité de travail, et cesse toute indemnisation au-delà d’un salaire annuel de CHF 148'200. Tout dépassement — qu’il s’agisse des premiers jours d’absence, de la part de rémunération supérieure à ce plafond ou de soins en chambre privée — reste donc à la charge de l’employeur ou du collaborateur.

Découvrez dans la suite de cet article le fonctionnement exact de la LAAC, ses différences avec la LAA, les avantages pour chaque partie, les facteurs qui déterminent son coût et la méthode pour comparer efficacement les offres des assureurs suisses.

Qu’est-ce que la LAAC ?

La LAAC (assurance complémentaire accident) est un contrat collectif, facultatif mais fortement recommandé, que l’employeur peut souscrire pour compléter la couverture légale de la LAA. Son rôle est de neutraliser les zones d’ombre laissées par le système obligatoire. En effet, la LAA se limite à 80 % du salaire assuré, n’intervient qu’à partir du troisième jour d’incapacité et cesse toute indemnisation au-delà d’un revenu annuel de CHF 148'200.

La LAAC supprime ces plafonds : elle peut porter l’indemnité journalière à 100 % dès le premier jour d’absence, prendre en charge la portion de rémunération qui dépasse le seuil légal et prolonger la durée des versements. Elle complète aussi la LAA sur le plan médical, en finançant la chambre privée ou semi-privée, les traitements de réadaptation, le transport sanitaire, voire les soins reçus à l’étranger.

Le contenu exact de la LAAC dépend du cahier des charges de l’entreprise : catégories de personnel couvertes, franchises, plafonds et durée d’indemnisation peuvent être modulés. Les primes sont calculées sur la masse salariale concernée, l’activité de l’employeur et les options choisies ; elles peuvent être entièrement assumées par l’entreprise ou partagées avec les salariés, selon la politique RH.

En définitive, la LAAC transforme le socle légal en filet de sécurité intégral : elle protège la trésorerie de l’entreprise, assure la continuité de revenus des collaborateurs et renforce l’attractivité de l’employeur sans créer de charges administratives complexes.

LAAC vs LAA : quelles différences ?

Bien que la LAA et la LAAC partagent un même objectif — protéger les salariés contre les conséquences financières d’un accident — leur portée et leur mode de financement divergent profondément.

LAA (obligatoire) LAAC (facultative)

Base légale

Loi fédérale sur l’assurance-accidents (LAA)

Contrat d’assurance privée conclu en supplément

Caractère

Impérative pour tout employeur suisse

Optionnelle, mais recommandée pour combler les lacunes

Indemnité journalière

80 % du salaire assuré, versée dès le 3ᵉ jour

Jusqu’à 100 % du salaire dès le 1ᵉʳ jour, durée prolongeable

Plafond salarial

148 200 CHF/an

Extension possible jusqu’à env. 370 500 CHF/an

Prestations médicales

Division commune, soins standards en Suisse

Chambre privée/semi-privée, traitements complémentaires, couverture à l’étranger

Financement des primes

Accident professionnel : employeur / Accident non professionnel : salarié

Libre répartition ; majoritairement à la charge de l’employeur

Personnalisation

Barème légal uniforme

Modules adaptables : franchises, plafonds, durée d’indemnisation

Objectif premier

Respect de l’obligation légale minimale

Protection intégrale du revenu et avantage RH pour l’employeur

En pratique, la LAA garantit un filet de sécurité de base : elle rembourse les frais de guérison standard et compense partiellement la perte de salaire, mais uniquement jusqu’au plafond légal et après un délai d’attente. La LAAC, elle, est un levier stratégique : elle supprime le délai de carence, couvre la part de rémunération excédentaire et finance des prestations premium, transformant ainsi le socle obligatoire en véritable garantie « zéro trou dans la raquette ». Avec la pression croissante sur la rétention des talents et la maîtrise des coûts cachés d’un arrêt de travail, de plus en plus d’employeurs choisissent cette sur-couverture pour sécuriser leur trésorerie tout en valorisant leur marque employeur.

Avantages de la LAAC pour l’employeur et l’employé

Couvertures étendues : frais médicaux, perte de salaire, invalidité

Face à un accident, la différence entre la simple LAA et une protection LAAC se mesure très vite : la LAAC peut porter l’indemnité journalière à 100 % du salaire dès le premier jour, au lieu de 80 % à partir du troisième, et couvrir la partie de rémunération qui dépasse le plafond légal de CHF 148'200. Certains contrats montent même jusqu’à CHF 370'000, voire 500'000 francs de salaire assuré. Ils réduisent ou suppriment le délai d’attente et versent, en option, un capital en cas d’invalidité ou de décès. Sur le plan médical, la LAAC finance la chambre privée ou semi-privée, les transports sanitaires, la réadaptation professionnelle et, lorsque nécessaire, les soins reçus à l’étranger. Autant d’extensions qui protègent la trésorerie de l’entreprise tout en garantissant au collaborateur le maintien de son niveau de vie et un parcours de soin plus confortable.

Image employeur & fidélisation des talents

Au-delà de la seule logique de risque, proposer une LAAC s’inscrit dans une stratégie RH : l’entreprise démontre qu’elle se soucie réellement du bien-être financier et sanitaire de ses équipes. Cette attention se traduit par une marque employeur plus attractive, un taux de turnover réduit, une diminution de l’absentéisme et un climat social apaisé. Dans un marché de l’emploi tendu, la LAAC devient un avantage différenciant capable d’attirer des profils qualifiés tout en consolidant l’engagement des collaborateurs en place.

Conditions d’éligibilité, exclusions et modalités de souscription

En pratique, toute entreprise soumise à la LAA peut étendre la couverture de ses collaborateurs via une LAAC : la police se greffe simplement sur le contrat LAA existant, quelle que soit la compagnie qui assure déjà les accidents obligatoires. Sont donc éligibles l’ensemble des personnes salariées, dès lors qu’elles travaillent pour l’employeur au moins huit heures par semaine ; en-deçà, seules les prestations d’accidents professionnels restent dues et l'assurance accident complémentaire n’a pas de base solide pour compléter le revenu.

La plupart des assureurs permettent de définir des catégories de personnel (cadres, non-cadres, saisonniers, apprentis) et d’appliquer à chacune un niveau de prestations différent ; il est ainsi possible de couvrir les hauts salaires jusqu’à CHF 500'000 tout en maintenant un barème plus sobre pour d’autres fonctions. Les primes sont calculées sur la masse salariale déclarée, l’activité (taux de sinistralité du secteur) et les options choisies ; elles peuvent être prises en charge à 100 % par l’employeur ou co-financées par les employés, sans plafond réglementaire.

Principales exclusions

Comme tout contrat d’assurance, la complémentaire accident comporte un chapitre d’exclusions. Les plus courantes concernent :

  • Actes intentionnels ou fautes graves (par exemple une rixe déclenchée volontairement).

  • Sports ou activités jugés particulièrement dangereux : alpinisme hors voies balisées, base-jump, sports motorisés ou compétitions de vitesse ; ces pratiques ne sont couvertes qu’avec un module spécial ou une surprime.

  • Événements de guerre ou de terrorisme (sauf dispositions contraires).

  • Accidents survenus sous l’effet manifeste d’alcool ou de stupéfiants, selon le degré d’imprégnation fixé dans les conditions générales.

La souscription est rapide — deux à quatre semaines entre la demande et l’entrée en vigueur. Les entreprises peuvent résilier ou adapter le contrat à chaque échéance annuelle, en fonction de l’évolution de leur masse salariale ou de leur politique RH. Autrement dit, la LAAC offre une flexibilité contractuelle tout en comblant, dès sa mise en place, les angles morts de la protection accident obligatoire.

Combien coûte une LAAC ?

La prime d’une assurance complémentaire accident est exprimée, comme la LAA, en pour-mille (‰) ou en % de la masse salariale assurée. Chaque assureur part d’un tarif de base lié au risque (table Suva/SECO), puis applique des majorations ou des rabais selon les options retenues et le profil de l’entreprise. Les éléments déterminants sont essentiellement la taille et le secteur, puis la structure salariale et le niveau de couverture choisi.

Taille de l’entreprise / secteur

La classe de risque attribuée par la Suva (bureaux, industrie légère, BTP, etc.) fait varier la prime de 1 à 5 fois entre un environnement de bureau et un chantier. Sur la base des contrats analysés par les courtiers romands en 2024 – 2025 :

Profil d’activité Classe de risque Fourchette LAAC*

Bureaux / IT

Faible (Suva 10–15)

0,15 – 0,30 % de la masse salariale

Industrie légère / Logistique

Moyenne (20–35)

0,30 – 0,55 %

Construction / Bois

Élevée (40+)

0,60 – 1,00 %

* Pour une couverture à 100 % du salaire dès le 1ᵉʳ jour, plafond standard (voir ci-dessous). Les groupes de + 50 salariés obtiennent couramment 5 à 15 % de rabais volume.

En d’autres termes, une PME informatique de 50 salariés (masse salariale : 5 M CHF) versera entre 7'500 et 15'000 CHF/an pour une assurance accident complémentaire complète, soit 150 – 300 CHF par collaborateur ; un même effectif sur un chantier peut dépasser CHF 25'000.

Catégories de personnel & salaires assurés

Au-delà du risque métier, la prime évolue linéairement avec le niveau de rémunération couvert :

  • Plafond salarial – la LAAC prolonge la protection au-delà du maximum légal de CHF 148'200. Les assureurs proposent généralement un plafond de CHF 370'000 ou CHF 500'000, avec un surcoût proportionnel à la tranche supplémentaire.

  • Taux d’indemnité journalière – passer de 80 % (équivalent LAA) à 90 % ajoute environ 10 %, et à 100 % + 15-25 % sur la prime de base, selon l’assureur.

  • Délai d’attente – supprimer la carence des 2 premiers jours majore la prime de 5-10 %.

  • Segmentation RH – il est possible de ne couvrir que les cadres supérieurs (ou de leur accorder un plafond plus élevé) et d’appliquer une formule plus sobre aux autres collaborateurs.

  • Partage employeur / employé – la loi ne fixe aucune règle ; l’entreprise peut assumer 100 % ou répercuter une partie de la prime sur les salariés.

Ordre de grandeur 2025
Pour un salarié gagnant CHF 90'000, l'assurance accident complémentaire coûte entre 135 et 540 CHF/an selon le secteur et les options. Pour un cadre à CHF 230'000, la surprime liée à la tranche de salaire excédentaire (CHF 81'800) représente environ 0,15 % – 0,30 % supplémentaires, soit 120 – 245 CHF.

Une LAAC bien calibrée équivaut à quelques jours de salaire par an, mais elle protège plusieurs mois de revenu, réduit le coût indirect des arrêts et renforce l’attractivité RH.

Comment comparer les offres LAAC en Suisse ?

Comme vu ci-dessus, pour comparer les offres d'assurance complémentaire accident LAAC, vous devez prendre en considération les éléments suivants :

  • l'indemnité journalière et le délai d'attente,

  • le plafond salarial,

  • la division hospitalière (clinique privée) et les prestations médicales,

  • la prime (taux) et la classe de risque,

  • la flexibilité du contrat (franchise ajustable, différentes catégories de personnel, etc.).

Exemple de tableau comparatif

(PME tertiaire, masse salariale 1 M CHF — chiffres indicatifs 2025)

Assureur Indemnité journalière Plafond salaire assuré (CHF) Division hospitalière Prime indicative* Atout clé

AXA

100 % dès J-1

370'500

Privée

≈ 0,35 %

Couverture monde entier

Groupe Mutuel

100 % dès J-2

300'000

Semi-privée

≈ 0,30 %

Modules à la carte

Helsana

90 % dès J-1

250'000

Semi-privée

≈ 0,28 %

Bonus prévention

Bâloise

100 % dès J-3

500'000

Privée

≈ 0,45 %

Capital invalidité inclus

*Prime annuelle exprimée en % de la masse salariale. Votre tarif dépendra de votre branche, de la taille de vos effectifs et de votre historique de sinistres.

Vous connaissez désormais les limites de la LAA et la valeur ajoutée d’une LAAC bien calibrée : maintien intégral du salaire dès le premier jour, couverture des hauts revenus, confort médical supérieur et image employeur renforcée. Ne laissez pas un accident fragiliser votre trésorerie ni le quotidien de vos collaborateurs. Passez à l’étape suivante : remplissez notre formulaire ou appelez-nous dès maintenant. Vous recevrez un comparatif clair et un devis personnalisé qui sécurisent votre activité et fidélisent vos talents.

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